France

Présidentielle : militant traîné au sol au meeting Macron de Strasbourg, que sait-on de cette évacuation musclée

Incident de campagne ? Une vidéo diffusée ce jeudi matin par un journaliste de Valeurs Actuelles montre un jeune homme traîné au sol sur plusieurs dizaines de mètres et expulsé du meeting d’Emmanuel Macron à Strasbourg mardi soir. Vêtu d’un tee-shirt blanc et d’un sac sur l’épaule, le militant a été tiré par les bras de deux hommes. “La démocratie c’est beau, c’est beau ! « Peut-on entendre en société sans savoir qui dit ces mots ?

Les images ont été publiées mardi soir à partir du compte Twitter @CCucurbitace. “Cette scène a fait beaucoup moins de bruit que l’évacuation de l’activiste lors de la conférence de presse de Marin Le Pen”, a commenté ce jeudi un journaliste du média de droite. Mercredi, un militant écologiste a été frappé par un policier puis traîné au sol par un membre du service de sécurité RN.

Interrogée par Le Parisien, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a justifié cette évacuation brutale en affirmant que “cet homme s’est mis à crier et à insulter de manière très agressive”, avec “un risque de violence tant pour Emmanuel Macron que pour le public”. Des gilets jaunes et des black blocks, “dont certains ont été interdits d’accès car ils avaient des armes conçues comme des tournevis”, ont été bloqués à l’entrée.

Membres du service des achats de campagne

Les deux personnes traînant la personne au sol ne sont pas des policiers. Abdelhalim Benzadi, porte-parole syndical du Service de sécurité (SDLP), qui comprend des policiers et gendarmes chargés de la sécurité d’Emmanuel Macron, a déclaré au Parisien que leur démarche était de “ne pas étouffer l’expression et d’être agressif”.

Ils sont, en fait, membres du service de commande de la campagne. La personne “n’a pas voulu se calmer, car elle continue d’être réprimandée de force, donc une décision a été prise de la faire sortir”, a indiqué l’entourage de Macron, notant que l’évacuation a été entièrement entreprise par l’équipe de campagne. Nous ne savons pas pour le moment ce qui s’est passé ensuite. Contacter la préfecture du Bassin rhénan ne nous a pour l’instant pas répondu.

Au cours de ce meeting, plusieurs militants pro-Melanchon présents dans l’assistance ont scandé des cris tels que “Rendez d’abord l’IDF (impôt sur la fortune) !” “L’ISF n’est pas dans ma poche, il a créé des emplois !”, a déclaré le président élu Macron.

Quelques heures plus tard, la branche locale de l’Union populaire, le mouvement Jean-Luc Mélenchon, revendiquait la responsabilité. “Nous sommes intervenus pour faire entendre la voix de tous ceux que personne n’a entendus”, indique le communiqué. Du côté de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron, on insiste sur le fait que “chacun a pu voir que la volonté n’est pas de limiter la parole et qu’il y a des insultes”.