France

Lors du procès du 13 novembre, le parquet a enquêté sur les faiblesses du récit de Salah Abdeslam

Yasin Atar, Sofianne Ayari et Salah Abdeslam dans le box des accusés, lors du procès le 13 novembre au tribunal d’exception de Paris, le 14 avril 2022. SERGIO AQUINDO POUR “LE MONDE”

Salah Abdeslam, Round 2. Au lendemain d’un interrogatoire nocturne interrompu sur un fleuve, au cours duquel le principal accusé du procès des attentats du 13 novembre a donné sa version des faits, le Tribunal spécial de Paris a de nouveau entendu Salah Abdeslam le jeudi 14 avril. . Cette fois aux questions du parquet et des parties civiles, qui n’ont pas toujours été convaincues de son histoire de la veille et vont tenter d’enquêter sur ses faiblesses.

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L’axe principal de la défense de Salah Abdeslam est de repousser, dans la mesure du possible, la date à partir de laquelle il dit avoir sciemment participé aux attentats projetés, d’abord en tant que logisticien, puis en tant que kamikaze. Lorsque son frère Brahim, revenu d’un voyage en Syrie, a affirmé qu’il lui avait demandé d’y aller à la fin du printemps 2015 pour “attirer” des membres de l’État islamique pour les escorter à Bruxelles, il nous a assuré qu’il considérait simplement “un rapatriement humanitaire “.

Cette hypothèse est difficilement acceptable sur le plan intellectuel, mais la défenderesse ne recule pas devant elle. Les procureurs disent avoir repéré une évolution dans leurs déclarations de la veille : “Hier, vous avez dit pour la première fois que votre frère avait vraiment une ‘mission’ à son retour de Syrie”, a déclaré le magistrat, qui se fera un plaisir de le traiter de terroriste. .. pour cette mission.

“Exactement.” La mission était de rassembler les gens, insiste l’accusé. Je ne savais pas qu’ils venaient commettre des attentats. »

“Je n’ai pas de réponse pour toi”

Quand Salah Abdeslam s’est-il rendu compte que son “travail”, dit-il, faisait partie d’un projet terroriste ? Selon lui, il n’a appris que le 11 novembre par son frère Brahim, qui au même moment allait lui révéler qu’Abdelhamid Abaaud, le coordinateur des attentats, se trouvait en Belgique. Selon lui, dans la nuit du 11 au 12 novembre, son ami Abaaud l’a persuadé d’exploser.

Le parquet ne croit guère à ce recrutement de dernière minute : « Le 10 novembre, toutes les lignes téléphoniques de ceux qui sont censés intervenir, y compris la vôtre, cessent d’être utilisées. Nous sommes à une nuit de votre prétendue embauche chez Abaaud…

“Je n’ai pas de réponse à vous donner”, a répondu l’accusé.

Autre question : quelle est la nature exacte de sa mission le 13 novembre ? Lors de sa première audition depuis son interpellation en 2016, Salah Abdeslam avait affirmé avoir dû se faire exploser au Stade de France avec des complices et avoir pris le métro parisien peu de temps après avoir renoncé. Mercredi, il a affirmé qu’il avait en réalité dû se faire exploser dans un bar du 18e et qu’au final “il n’est jamais allé dans le métro”.

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