Dossier élection présidentielle 2022 Appliquant son concept de “priorité nationale” au logement social, le candidat du Rassemblement national espère reconstruire “rapidement” plus de 700.000 logements habités par des étrangers pour les redistribuer aux Français. Expulsion, qui ne dit pas son nom, pour Terra Nova.
Il s’agit de la 142ème proposition du programme Marin Le Pen et se résume en une ligne : « Maintenir la distribution du logement social comme une priorité pour les Français, sans retour de bâton, et les mobiliser auprès de la société qui en a le plus besoin. Pas d’action inverse, vraiment ? Pourtant, la candidate du Rassemblement national a un autre mot dans son livre thématique sur la famille : La mise en place de la priorité nationale pour les foyers dont au moins un parent est français va rapidement remettre sur le marché 620.000 logements sociaux occupés par des étrangers, selon les données INSEE de 2017. Le retour au marché signifie notamment résilier le bail de ces ménages et les expulser. Or, les logements HLM sont occupés en moyenne par 2,6 personnes, “Cela impliquerait de les retirer de leurs maisons, manu militari avec l’aide de la police si nécessaire, et ainsi de priver environ 1,6 million de personnes de leur habitat habituel, y compris des enfants, de leurs maisons.” a déclaré Frédéric Lahaye, responsable du département logement du think tank Terra Nova, dans une note publiée jeudi sous le titre : “Marin Le Pen et le logement : la dure réalité de la priorité nationale”. “Qu’est-ce qui va leur arriver?” Seront-ils dans la rue ou dans des camps de transit en attendant leur retour dans leur pays d’origine ? Marine Le Pen n’en dit rien. souligne le responsable de cet institut de recherche social-démocrate.
La candidate RN souhaite appliquer la même mesure aux étudiants. « Pour les logements étudiants, la politique sera la même : les gestionnaires de logements étudiants publics ont indiqué qu’environ 25 % de leurs places sont occupées par des étrangers, soit environ 90 000 logements. Je vais les donner en priorité aux étudiants français. » Une mesure qui va “Soutenir les classes moyennes et populaires, pour qui le placement d’un enfant après la formation est souvent une charge insupportable”, elle s’est disputée. Si la fille de Jean-Marie Le Pen est élue le 24 avril, donc, environ 1,7 million de personnes vivant légalement en France risquent de se retrouver à la rue.
De la part du Parti Frontiste, nous récusons catégoriquement tout projet d’expulsion : “le remettre sur le marché ne signifie pas l’éviction, cela signifie que lorsque ces logements seront libérés par leurs occupants, ils seront redistribués en priorité aux Français.», explique Jean-Philippe Tangi, directeur adjoint de campagne de Marine Le Pen. Une vacance qui serait provoquée soit en quittant un parc social, soit en expulsant des étrangers en situation régulière qui n’auront plus rien à y faire. »par exemple, parce qu’ils sont au chômage depuis plus d’un an“, a précisé le responsable. Cependant, le premier cas est devenu rare, comme en témoigne le faible « taux de rotation » des logements de la caisse HLM : en raison des loyers élevés de la caisse privée et des difficultés d’accès à la propriété, seuls 8 % des logements remettent en circulation chaque année, un chiffre qui tombe à 5% en Ile de France.
“Toute personne vivant légalement en France a droit à un logement social.”
D’où vient le chiffre de 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ? Il n’apparaît pas dans la dernière grande enquête nationale logement de l’Insee, publiée en 2017 et basée sur le recensement de 2013 – le prochain est attendu en 2022, et compte tenu de l’augmentation naturelle de la part des immigrés dans la population française, peut-être est-il supposé que le nombre de foyers suspendus sera revu à la hausse. Demandé par Libération, Emmanuel Kos, président de l’Union du logement social (USH) et ministre du Logement de Hollande, cite le chiffre de 500 000 ménages étrangers employant des HLM sur un total de 1,2 million de ménages étrangers résidant en France. Ils représentent 11 % des quelque 5 millions de locataires des HLM, soit plus que leur part dans la population française qui est de 7,7 %. Une surreprésentation dont Marin Le Pen tire un argument, estimant qu’elle conduit à une “Déviation complète de la mission principale du logement social en tant que forme de priorité étrangère.” En fait, cela est dû au manque de financement, mais aussi à “racisme très fort”, documenté par des tests menés par des chercheurs du CNRS ou de SOS Racisme, indique Emmanuel Cosse : “Un fonctionnaire français au nom à consonance étrangère a moins de chance de trouver un logement qu’un intérimaire au nom français.”
Comme son rival Eric Zemor, le candidat d’extrême droite lie l’immigration à la pauvreté, suggérant que le logement social est submergé par les immigrés illégaux ou sans papiers. Ce n’est pas vrai, car l’accès à un HLM subventionné nécessite non seulement des documents mais aussi des ressources. « Un critère de nationalité n’est pas requis, mais un critère de statut administratif », Emmanuel Kos se souvient. Aussi “Toute personne résidant légalement en France a droit à un logement social, qu’elle soit française ou étrangère régulière.” En outre, “Tous les membres du ménage doivent avoir un titre de séjour : par exemple, si l’un des membres de la famille n’a pas de papiers, la famille n’aura pas accès au logement social, même si ses membres travaillent, dit l’ancien ministre. La liste des titres de séjour autorisés est fixée par décret.
Chute de la construction de nouveaux HLM
En revanche, il est vrai que le parc social est saturé et la demande ne cesse de croître. “Je voudrais avoir 500 000 logements sociaux pour répondre aux besoins de chacun. L’enjeu n’est pas la nationalité des personnes que nous accueillons, mais que nous avons 2,1 millions de demandeurs et que nous ne mettons en service que 70 000 à 90 000 logements supplémentaires chaque année. » explique Emmanuel Kos. Question : La baisse de la construction de nouveaux HLM, qui touche aussi le secteur privé. «Le flux migratoire peut mobiliser certains logements d’urgence dans le fonds du logement social, mais la cause de la crise du logement est la crise de l’offre. Slice Yannick Borde, qui préside le réseau Procivis spécialisé dans l’accès social à la propriété. Pour le Maire (Horizons, à droite) de Saint-Berteven (Mayenne), Marin Le Pen « Entretenir consciemment le fantasme en faisant de l’immersion migratoire la cause de la pénurie actuelle », ou alors “Les demandeurs d’asile s’occupent des hébergements d’urgence, pas des logements sociaux.” Pour Frédéric Lahaye, “Contrairement à la réputation d’humanisation et d’atténuation que le candidat du Rassemblement national s’est créée au fil des mois, l’extrême droite n’est pas en train de changer : il s’agit vraiment d’identifier les immigrés comme la raison des difficultés subies par la majorité des bas -les ménages à revenu.”
Performance de “priorité nationale”, une nouvelle appellation de la préférence nationale dans le vocabulaire du candidat, dans l’accès au travail ou au logement, se fera par vote au référendum, explique le président du RN dans son ouvrage thématique sur l’immigration. Ce sera l’une des dispositions du référendum sur la politique migratoire, dont il fait la promotion. Dans le même ordre d’idées, “Les allocations familiales, qui relèvent exclusivement de la solidarité nationale, seront réservées aux Français.” Ce projet est non seulement brutal, mais aussi inconstitutionnel : “Le Conseil constitutionnel a déjà eu l’occasion de se prononcer à plusieurs reprises sur cette question.” des préférences nationales et que « Considère que les étrangers en situation normale et les citoyens ont des droits égaux, notamment sur les questions sociales », réclame le constitutionnaliste Dominique Rousseau, qui rappelle aussi que le président du RN sera nommé « En dehors de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ». “La France ne sera plus le pays qui met l’égalité au premier plan, mais une priorité nationale, nous allons changer le visage de la France.
Mise à jour vendredi après-midi : ajout de la réaction d’une intervenante RN contestant l’interprétation de l’émission faite par Terra Nova et en changeant le titre.
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