Au cours d’un débat qui a duré près de trois heures, les deux hommes politiques se sont livrés une guerre d’idées et de chiffres, marquée par un échange vif, voire agressif.
Après avoir reçu leur omission pour ce focus de la campagne au début du premier tour, ils ont rapidement commencé à se battre dans un match revanche entre les mêmes protagonistes qu’en 2017.
Se présentant comme le porte-parole français, le candidat du Rassemblement national (RN) a réitéré sa promesse de faire du pouvoir d’achat une priorité. [son] mandat de cinq ans. Je veux rendre l’argent aux Français, assène-t-elle devant le président, qui conteste les chiffres qu’elle avance.
“Je n’ai vu que des Français me dire qu’ils n’en peuvent plus, qu’ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts”, a déclaré d’emblée Marine Le Pen lors de la première tranche sur le pouvoir d’achat, sujet de prédilection et priorité de la candidate en français. électeurs.
“Mozart a de l’expérience dans la finance [économique] bilan social très mauvais et même pire. »
– Citation de Marine Le Pen
Marine Le Pen s’en prend aussi à sa rivale sur la réforme des retraites proposée par sa rivale. Prendre sa retraite à 65 ans est une injustice absolument insupportable, Monsieur Macron, a-t-elle grondé. C’est absolument injustifié d’un point de vue budgétaire.
relations dangereuses
De son côté, le président sortant a notamment proféré des accusations sur la proximité de son rival avec la Russie.
Vous avez été l’un des premiers responsables politiques européens à reconnaître le référendum de Crimée, un territoire ukrainien annexé par la Russie en 2014, a déclaré Emmanuel Macron, rappelant le prêt de 9 millions d’euros accordé à la formation de Mme Le Pen en 2017 auprès d’une banque russe.
“Vous dépendez du pouvoir russe et vous dépendez de M. Poutine. Vous ne parlez pas à d’autres dirigeants, mais à votre banquier lorsque vous parlez de la Russie. »
– Citation d’Emmanuel Macron
Nous sommes une mauvaise partie, a déclaré Mme Le Pen, affirmant qu’à cette époque, elle n’était pas en mesure d’obtenir un prêt en France.
Je soutiens une Ukraine libre qui n’est pas subordonnée aux États-Unis, à l’Union européenne ou à la Russie, c’est ma position, a-t-elle déclaré en reprenant un tweet de 2014.
Cependant, tout en louant les efforts de paix de la présidente sortante, qui a multiplié les contacts avec le président russe Vladimir Poutine depuis le début de l’offensive en Ukraine, elle a refusé de renoncer aux hydrocarbures importés de Russie.
Le blocage des importations russes de gaz et de pétrole fera beaucoup de mal au peuple français, a-t-elle soutenu.
Récemment, le candidat d’extrême droite a prôné un rapprochement stratégique entre l’Otan et la Russie dès la fin de la guerre russo-ukrainienne et réglée par un traité de paix.
Mme Le Pen a également nié vouloir retirer la France de l’Union européenne. Je veux développer cette organisation européenne, mais Monsieur Macron, je ne pensais pas que vous tomberiez dans une forme de complot, je ne veux pas en sortir, s’est-elle défendue.
Quand on remet les choses brique par brique, c’est un projet qui ne dit pas son nom, mais qui consiste à sortir de l’Europe, a déclaré M. Macron. Vous mentez sur la marchandise, a-t-il ajouté.
Climatoscepticisme contre climatohypocrisie
Lors du volet environnemental, le candidat du Rassemblement national a également dénoncé un modèle économique basé sur le libre-échange et les importations, qui contribuent aux émissions de gaz à effet de serre.
Le libre-échange tue la planète, a-t-elle soutenu, en s’appuyant sur le localisme et le patriotisme économique.
Qualifiant son rival de climato-sceptique, Emmanuel Macron a de son côté condamné l’incohérence de son rival, qui entend freiner la hausse des prix de l’énergie en subventionnant massivement les énergies fossiles.
“Vous êtes un hypocrite climatique, vous incarnez le pire de l’écologie criminelle. »
– Citation de Marine Le Pen
En vertu du tirage au sort, c’est Mme Le Pen qui a ouvert le débat, parlant prématurément de la musique de l’émission. Après sa convalescence, elle a juré d’être présidente du souverain, de la liberté, de la souveraineté et de la sécurité et a rétabli l’harmonie de la nation.
Après lui, Emmanuel Macron a fixé les priorités d’un second mandat, insistant sur la nécessité pour le pays de devenir plus innovant et plus fort, d’améliorer le quotidien, l’école, la santé. Je crois que notre France sera plus forte si elle sait traiter la question environnementale. Cela guidera mon choix, promit-il.
Deux adversaires d’une terre familière
La dynamique de ce deuxième concours oratoire en cinq ans contraste avec le premier face à face. Marine Le Pen, alors mal préparée et agressive, avait mauvaise figure face à un homme politique qui, lui, incarnait le renouveau.
Mais depuis, le leader d’extrême droite a adouci son image et travaillé ses dossiers, tandis que le président sortant doit désormais défendre son bilan.
Coupant plus d’une fois son adversaire, Emmanuel Macron a été rappelé à l’ordre par les hôtes.
Le débat ne perturbe généralement pas la dynamique des intentions de vote, mais il risque cette fois de remobiliser certains électorats et de déplacer plus de voix que cela n’a été le cas par le passé, a déclaré Bryce Teinturier, directeur général adjoint de l’Institut sociologique Ipsos.
Certains électeurs de gauche, notamment ceux qui ont voté pour le candidat de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, sont frileux ou tentés de s’abstenir.
Un sondage Elabe réalisé pour Express et BFMTV, en partenariat avec SFR, rendu public mardi donne Emmanuel Macron en tête, devant son rival de 54,5% des suffrages contre 45,5%.
Au premier tour, il y a 10 jours, le président Macron a obtenu près de 28 % des suffrages, devançant son plus proche rival d’un peu moins de cinq points.
En 2017, il était emmené par la France avec 66 % des voix contre 34 % pour Marine Le Pen.
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