Moins de 48 heures après le second tour de l’élection présidentielle, les Français réfléchissent une dernière fois à leur vote. Mais pour la communauté internationale, tout est clair : les dirigeants mondiaux et les gros titres ne cachent pas leur préférence pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen.
Ils ne pourront pas voter, mais leur choix a déjà été fait dimanche. Alors que la campagne officielle s’achève en France ce vendredi, la plupart des acteurs et observateurs de la scène internationale espèrent un vote pour la victoire d’Emmanuel Macron sur Marin Le Pen dimanche. Le second tour de l’élection présidentielle, que tout le monde regarde avec inquiétude.
Les chefs des gouvernements espagnol, portugais et allemand sur le podium
C’est le dernier appel aux électeurs français de l’étranger. Dans un article d’opinion collectif publié dans Le monde ce vendredi, les Premiers ministres espagnol et portugais Pedro Sanchez et Antonio Costa et le chancelier allemand Olaf Scholz ont appelé nos compatriotes à voter en faveur de la “défense des valeurs européennes”.
Et même s’il n’est jamais mentionné, il n’y a guère de doute sur le nom qui doit figurer sur le bulletin de vote pour remplir cet objectif. “Pour nous, le second tour de l’élection présidentielle française n’est pas un choix comme les autres. Le choix qui s’offre aux Français est crucial pour la France et pour chacun de nous en Europe”, ont commencé les trois chefs de gouvernement.
“C’est le choix entre un candidat démocrate qui croit que la France est plus forte dans une Union européenne puissante et autonome et un candidat d’extrême droite qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie. “Les valeurs fondamentales qui nous viennent directement des Lumières françaises”, ont-ils déclaré.
Célébrant toujours la France “libre et ouverte sur le monde, souveraine, forte et généreuse à la fois”, qu’ils espèrent être “choisie par les citoyens de la République française” dimanche, les auteurs du panel lient étroitement notre vote en Russie contexte : invasion de l’Ukraine.
“La guerre (de Vladimir Poutine) se concentre sur les valeurs que la France et nos pays défendent : la démocratie, la souveraineté, la liberté et l’État de droit”, ont-ils écrit.
Mais apparemment Olaf Scholz, Pedro Sanchez et Antonio Costa estiment que Marin Le Pen présente un risque de collusion avec le Kremlin : “Les populistes et l’extrême droite dans tous nos pays ont fait de Vladimir Poutine un modèle idéologique et politique, faisant écho à ses revendications nationalistes.” .
Zelenski ne veut pas “perdre sa relation” avec Macron
Le premier intervenant avait d’ailleurs donné le ton lors d’un entretien exclusif accordé à BFMTV mercredi depuis son bureau de Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d’abord invité Marin Le Pen à “découvrir qu’elle se trompe” sur le conflit en cours entre son pays et la Russie. Cependant, ne reconnaissant pas le droit “d’influencer la campagne électorale en France”, il a enchaîné :
“Évidemment, j’ai une relation avec Emmanuel Macron et je ne voudrais pas les perdre.”
Le Luxembourg mise aussi sur le sortant
On ne sait pas quelle est la relation entre Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des affaires étrangères, et l’exécutif français, mais il s’est également prononcé en faveur d’Emmanuel Macron.
Le 11 avril, au lendemain de notre premier tour, le Luxembourgeois s’était empressé de déclarer en marge d’une rencontre avec ses homologues européens à Bruxelles : « J’espère que le résultat (de l’élection) sera que nous n’aurons pas Le Pen dans l’Union européenne en tant que président français”.
Interview sur un fleuve en Italie, une entreprise israélienne
La presse étrangère exprime clairement le même désir dans ses colonnes. Plus ou moins ouvertement, ou plus ou moins discrètement selon les cas. Alors le quotidien espagnol El País se contente d’évaluer les chances respectives de gagner les deux candidats dans une analyse vidéo détaillée de plus de trois minutes.
Pas de vidéo au long cours, mais une interview fleuve pour Le Corriere Della Sera qui a choisi de donner la parole à Emmanuel Macron dans cette dernière phase de campagne. S’intéressant d’abord aux maillots des équipes de France et de l’Olympique de Marseille ou encore aux livres qui ornent le bureau du QG du candidat à la présidentielle, les journalistes italiens se sont ensuite interrogés sur la fuite de son discours européen et de sa prise de position sur la Russie.
Les médias israéliens Haaretz consacrer une édition de son podcast à notre élection dans l’intervalle des tours. Épisode intitulé – Les Français ont toujours été grincheux. Maintenant ils sont en colère : pourquoi Le Pen peut gagner – trahit une certaine inquiétude.
La presse britannique à l’offensive
Mais les médias anglo-saxons sont encore plus directs. “Why Macron Matters”, a déclaré un éditorial publié sur L’économiste. Le journal britannique a non seulement consacré un site Web entier à l’élection présidentielle française, mais a également créé un baromètre qui accumule et résume les sondages français, mis à jour quotidiennement et produit des graphiques et des prévisions.
Toujours au Royaume-Uni, garde de sécurité entre-temps, il a présenté son « point de vue sur le duel Macron-Le Pen » et a annoncé jeudi :
“Il n’y a pas de place pour la complaisance.”
Le contenu du texte met en garde contre une éventuelle condescendance envers la candidature d’extrême droite : “Le conflit interne provoqué dans son pays par la présidence Le Pen va se conjuguer à l’étranger avec la rupture de l’unité occidentale à un moment crucial.”
Les médias américains ont peur du coup de Le Pen
Cet argument de la continuité prévaut toujours aux États-Unis et motive les inquiétudes de sa presse. “Beaucoup d’observateurs européens ont encore des raisons de transpirer”, a-t-il été arrêté ce vendredi même Poste de Washington.
“La présidence de Le Pen serait un stimulant irritant – et pas seulement pour la France, mais pour tout le continent”, poursuit le quotidien américain.
“Macron peut conserver la présidence, Le Pen a déjà gagné”, a-t-il déclaré. New York Times en France, qui étaye son propos avec la diabolisation de Marine Le Pen, son avancement d’opinion par rapport à l’équipe électorale précédente et la montée de la colère française. “M. Macron n’a peut-être pas changé, mais la France a changé”, conclut l’auteur en comparant les pays de 2017 et de 2022.
Dimanche, les électeurs français seront appelés à voter. Ensuite, c’est à eux et à eux seuls de faire leur choix.
Robin Werner, journaliste BFMTV
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