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Le Texas exécute son plus ancien prisonnier condamné

Oscar Smith, à gauche, condamné à mort dans le Tennessee. A droite, Carl Buntion, exécuté jeudi 21 avril au Texas. DIFFUSION / AFP

À 18 h 24, heure locale, à Huntsville, au Texas, l’enfant de sept ans a reçu une injection létale. Il a été déclaré mort à 18h39, selon un document du Texas Correctional Service.

“J’ai des remords pour ce que j’ai fait”, a déclaré Carl Buntion dans ses derniers mots. “Je suis prêt à partir. Des manifestants ont crié devant la prison texane “L’exécution n’est pas la solution” et des dizaines de personnes se sont rassemblées pour le soutenir”, a indiqué sur place un correspondant de l’AFP. La famille du policier décédé était également présente. Les avocats de Carl Buntion ont déclaré avoir déposé un dernier recours auprès de la Cour suprême des États-Unis, mais en vain.

Pas de condescendance

Les défenseurs de Carl Buntion n’essayaient plus de prouver son innocence. Mais au Texas, grand État du sud conservateur, celui qui exécute le plus aux États-Unis ne peut être condamné à mort que si le jury l’estime un danger futur pour les autres. Mais Carl Buntion avait 78 ans et souffrait notamment d’arthrose, de vertiges, d’hépatite et de cirrhose. Il “ne peut plus être dangereux”, ont déclaré ses avocats dans une plainte au Texas Pardon and Parole Board. Sans succès.

En juin 1990, lors d’une intervention pour une infraction triviale au code de la route à Houston, Carl Buntion a tiré et tué le policier James Irby. Élevé par un père alcoolique et violent, le Texan a déjà été condamné treize fois et libéré sur parole pour avoir abusé sexuellement d’un enfant.

Condamné à mort, il a vu cette peine être annulée en 2009 par la Cour suprême du Texas, qui a jugé que la défense ne pouvait pas être entendue correctement par les jurés. Mais en 2012, il a de nouveau été condamné à mort. Carl Buntion a été isolé dans sa cellule vingt-trois heures sur vingt-trois pendant vingt ans. Dans ce contexte, la Cour suprême des États-Unis a refusé d’annuler sa condamnation en 2021, mais le juge progressiste Stephen Brier a jugé que la durée de sa détention « remet en cause la constitutionnalité de la peine de mort ».

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Au Texas, l’exécution de Carl Buntion doit être suivie de celle de Melissa Lucio, accusée d’avoir tué sa fille de 2 ans en 2007, qui est prévue le 27 avril. Condamnée à l’issue d’un procès controversé, elle est soutenue par de nombreux élus démocrates et républicains, ainsi que par la star de télé-réalité Kim Kardashian, qui ont contribué à promouvoir ce que ses défenseurs appellent une erreur judiciaire.

Le Tennessee n’a pas exécuté Oscar Smith jeudi

Le gouverneur du Tennessee, Bill Lee, a déclaré jeudi après-midi que l’exécution d’Oscar Smith, également septuagénaire (72 ans), n’aurait pas lieu dans la soirée “en raison d’un échec à se préparer à une injection létale”, accordant un “sursis temporaire” jusqu’à ce que l’affaire est résolue. Oscar Smith a été reconnu coupable du meurtre en 1989 de son ex-femme et de ses deux fils.

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Pourtant, le condamné à mort a multiplié les recours depuis 1990, année de sa condamnation, jusqu’au début de la semaine. “Après un examen approfondi de la demande de grâce d’Oscar Smith et un examen attentif de l’affaire, le verdict du Tennessee restera en vigueur et je n’interviendrai pas”, a déclaré mardi le gouverneur Bill Lee au républicain.

Cette décision a alors été jugée “extrêmement décevante” pour l’avocat de M. Smith. Ce dernier “affirme être innocent depuis plus de trente ans”, a déclaré Amy Harwell à CNN, affirmant que de nouvelles techniques d’analyse ADN de l’arme du crime prouvent ses dénégations.

Le monde avec l’AFP