L’ancien Premier ministre François Fillon et son épouse Penelope au tribunal de Paris, le 27 février 2020 STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
La justice s’est prononcée pour la deuxième fois dans une affaire qui a frappé la campagne de droite à l’Elysée en 2017. La cour d’appel de Paris a condamné lundi 9 mai l’ancien Premier ministre François Fillon à quatre ans de prison, dont une entreprise, et ses Pénélope, condamnée à deux ans de mise à l’épreuve et 375 000 euros d’amende, en cas de suspicion d’emplois fictifs.
François Fillon, 68 ans, et Penelope Fillon, 66 ans, qui avaient récusé tout simulacre de travail depuis le début, n’étaient pas présents au service de la décision, tout comme Marc Jullot, un ancien adjoint du premier adjoint du Sart de 54 ans.
Retiré de la vie politique, M. Fillon a annoncé fin février, suite à l’invasion russe de l’Ukraine, qu’il quitterait les conseils d’administration des sociétés russes Sibur (pétrochimie) et Zarubezhneft (hydrocarbures).
“Ma femme a travaillé avec moi, c’est sûr.”
En première instance, le 29 juin 2020, le locataire de Matignon de 2007 à 2012 a été condamné à cinq ans d’emprisonnement, dont deux ans d’emprisonnement, une amende de 375 000 € et dix ans d’emprisonnement pour détournement de deniers publics, complicité et recel d’abus. des actifs de l’entreprise.
Son épouse a été condamnée à trois ans de mise à l’épreuve, 375 000 euros d’amende et deux ans d’emprisonnement, et M. Julo à trois ans de mise à l’épreuve, 20 000 euros de mise à l’épreuve et cinq ans d’emprisonnement. Le couple a immédiatement fait appel et est revenu dans la salle d’audience en novembre, maintenant la même protection dans une ambiance beaucoup moins électrique que lors du premier procès.
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“Je n’étais pas un député fictif qui s’occupait essentiellement d’argent”, s’est insurgé François Fillon dans un communiqué liminaire, condamnant “quarante ans d’engagement”. [politique] supprimé d’un article d’un journal satirique et d’une enquête incriminante ». “Ma femme a travaillé avec moi, c’est sûr”, a-t-il déclaré.
En appel, le parquet a requis des peines inférieures à celles prononcées par le tribunal. Il a requis cinq ans de prison contre François Fillon, dont un an sous bracelet électronique, et 375 000 euros d’amende.
Le procureur a requis deux ans de prison avec sursis et 100 000 € d’amende pour son épouse franco-galloise, et trois ans de prison avec sursis pour Marc Jullot. Des peines d’emprisonnement de dix, deux et trois ans, respectivement, sont également requises.
Activités “intangibles” voire “invisibles”
Un « paquet d’indices » permet d’établir le « caractère fictif » des trois postes d’assistante parlementaire de Penelope Fillon auprès de son mari et de son adjoint entre 1998 et 2013, payés au total 612 000 euros nets, ironiquement, ont précisé les avocats en chef. Des activités “intangibles” voire “invisibles”.
Pour le parquet, l’embauche de Mme Fillon comme “conseiller littéraire” en 2012-2013 à la Revue des deux mondes était un “emploi de pure convenance”, reconnu par Marc Ladre de Lachariere, propriétaire de la publication et proche de François Fillon.
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Les magistrats ont en revanche demandé une condamnation partielle des accords de coopération signés par les deux enfants de Fillon avec leur père sénateur entre 2005 et 2007, et un acquittement pour non-déclaration de prêt.
L’Assemblée nationale a exigé, comme en première instance, la récupération d’un peu plus d’un million d’euros.
Au contraire, selon le couple, Penelope Fillon a réalisé « sur terre » dans la Sarthe une œuvre définie comme « immatérielle » mais bien « réelle ».
Condamnant un dossier “réduit” en “peau de deuil”, l’avocate de François Fillon, Antonine Lévy, a plaidé la libération, citant “41 attestations [établissant] de manière précise et détaillée, la contribution de Madame Fillon”.
Les avocats de la prévenue ont dénoncé la “folie médiatique” autour de Penelopegate et confirmé que si elle était bien “emprisonnée” à la Revue des deux mondes, elle y “travaillait”. Le propriétaire de la Revue, Marc Ladre de Lacharrier, a été condamné en 2018 pour abus de biens sociaux, reconnaissant un contrat partiellement fictif.
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Le monde avec l’AFP
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