AFP, publié le lundi 9 mai 2022 à 21h41
Le New York Times, propriétaire du populaire jeu de mots Wordle, a rapidement changé de décision lundi parce qu’il s’agissait de “fœtus”, un mot qu’elle n’aimait pas compte tenu de la menace du droit à l’avortement aux États-Unis.
Ce lundi, parmi des millions de lecteurs quotidiens de Wordle, “certains pourraient tomber sur une solution obsolète qui semble étroitement liée à un événement majeur récent”. C’est totalement involontaire et accidentel”, a écrit le rédacteur en chef de la rubrique jeux du prestigieux quotidien Everdeen Mason dans un message très sérieux aux utilisateurs.
Sans citer le mot “fetus” – “fetus” en anglais -, elle a déclaré que les cinq lettres avaient été générées et écrites “l’année dernière”, avant le dévoilement il y a une semaine d’un projet de décision de la Cour suprême, qui, s’il était adopté correctement, amènerait le Les États-Unis remontent à 50 ans, lorsque chaque État était libre d’interdire ou d’autoriser l’avortement.
“Nous, dans la section des jeux du New York Times, prenons notre place comme un endroit pour s’amuser et l’éviter sérieusement, et nous voulons que Wordle reste en dehors des nouvelles”, a ajouté Everdeen Mason.
Mais, a-t-elle ajouté, “lorsque nous avons découvert la semaine dernière” que le mot “fœtus” était la solution du jour, il était trop tard pour le changer pour tous les utilisateurs.
“Nous tenons à souligner qu’il s’agit de quelque chose de très inhabituel”, a insisté le journal, qui a annoncé mi-février avoir blanchi Wordle des propos “offensants ou grossiers”. Le New York Times, qui possède l’une des plus grosses équipes éditoriales au monde, s’efforce depuis des années de se diversifier pour gagner des abonnés et a racheté en janvier le jeu phénoménal pour plusieurs millions de dollars.
Sur les réseaux sociaux, certains internautes ont partagé les deux décisions du jour, “fruit” et un mot bien plus anodin, et certains se sont moqués du luxe des mesures de précaution prises par le journal de centre gauche.
La rédaction du New York Times, qui réunit des journalistes de sa section d’opinion, a pris officiellement position en faveur du droit à l’avortement la semaine dernière avec un post intitulé “L’Amérique n’est pas prête pour la fin de Rowe v. Wade” au nom de la Cour suprême, une cour qui l’enchâsse dans le droit constitutionnel américain.
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