A deux jours du vote pour désigner le futur président de la commission stratégique des finances de l’Assemblée nationale elle-même, les négociations au Palais Bourbon s’accélèrent. Ainsi, Nupes a identifié mardi le “rebelle” Eric Cockerel comme candidat commun au poste. Le député Senna Saint-Denis affrontera le candidat du Rassemblement national (RN) Jean-Philippe Tangi, jeudi 30 juin, lors d’un scrutin secret en commission.
L’élection du député « insoumis » Eric Cockerel a été officialisée mardi matin dans un intergroupe de la coalition de gauche, alors que la socialiste Valérie Rabo, ancienne présidente du Groupe socialiste (2018-2022) et rapporteure sur le budget de l’Assemblée (2014-2017 ), au profil plus consensuel, était intéressé par le poste.
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Une bataille entre RN et Nupes autour du contentieux numérique
La course entre le Nupes et le RN pour savoir qui devrait présider la prestigieuse commission parlementaire fait rage depuis le 19 juin, le poste revenant officiellement au groupe d’opposition de 2008, revendique la fonction. En revanche, l’intergroupe Nupes, composé de quatre groupes et réunissant au total 142 députés, a établi sa supériorité numérique grâce à l’addition de ses forces.
L’alliance de gauche (LFI, PS, EELV et PCF) apparaît en tête, désignant un candidat commun en raison du nombre de sièges seniors qu’il occupera au sein du comité. Cependant, le parti d’extrême droite espère que le rapport de force s’inversera lors du vote, additionnant les voix de certains législateurs de droite.
“En fonction de la composition qui tombera mardi soir, cela pourrait tout changer”, a déclaré lundi Jean-Philippe Tangi au Monde. Dans l’Agence-France-Presse (AFP) mardi, en réponse à l’annonce du nom de son adversaire pour le poste, le député Soma a également critiqué le Nupes, étant donné que la coalition de gauche se posait “en violation des usages républicains” en ne reconnaissant que le poste doit être rendu à RN.
Les élections tant attendues se tiendront le jeudi 30 juin, au scrutin secret et à huis clos, en même temps que la répartition des autres postes clés de la commission. La Première ministre Elizabeth Bourne a promis la semaine dernière que la majorité “respecterait les traditions” et ne voterait pas, laissant l’opposition s’auto-organiser.
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Les députés LR évoquent le vote
Dès lors, le sort du vote peut se jouer à droite. Le président du groupe Les Républicains (LR), Olivier Marle, s’est exprimé sur LCP sur le “choix un peu cornélien” pour le duel RN-Nupes, alors que la candidate LR, actuellement inconnue, n’a aucune chance dans la bataille – la députée de l’Orne Véronique Louwagie distribué sans confirmation.
“Newpe aurait pu faire un choix sans doute un peu plus consensuel en présentant quelqu’un comme Valérie Rabo”, a déclaré le chef de file du député LR, déplorant le “choix un peu plus controversé” de M. Cockerell, qui est déjà membre de cette commission lors de la précédente corps législatif. Alors que la possibilité d’un accord tacite entre le parti de droite et le RN est évoquée dans les couloirs du Palais-Bourbon et souhaitée par le parti d’extrême droite, plusieurs élus LR rejettent la revendication quand d’autres refusent de trancher et certains s’y opposent fermement.
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Le président du Sénat, Gerard Larsch, a pour sa part indiqué mardi à LCI qu’il ne souhaitait pas que les législateurs de son camp soutiennent le candidat du parti d’extrême droite lors du vote, mais a confirmé la semaine dernière que le ministre de l’Agriculture, Marc Feno, avait déclaré aux rênes de la commission financière habituellement doit aller au Groupe syndical national (RN) comme principal groupe d’opposition.
Accusations contre LFI et interrogation sur l’authenticité du RN
Depuis plusieurs jours, la droite et la majorité accusent en tout cas la LFI de vouloir utiliser certaines prérogatives de la présidence de la commission, comme l’accès aux documents couverts par le secret fiscal, à des fins politiques. “C’est du même type que toutes les ‘fausses nouvelles’ qu’ils diffusent”, a déclaré Cockerel à l’AFP. “Nous n’utiliserons pas cela comme une arme politique contre des individus. En revanche, oui, nous voulons agir de manière décisive contre l’évasion fiscale. »
En alliance avec Emmanuel Macron, son président sortant de la commission des finances, Eric Worth, un ancien député LR, n’a pas jeté l’anathème sur Eric Cockerel, qui “était un commissaire tout à fait sérieux”, a-t-il dit. Avec LFI à la présidence, “on change la nature de l’opposition”, a-t-il dit : “je ne contesterai pas les intentions, mais on est clairement hors norme. »
Diplômé de l’Essec et de Sciences Po, Jean-Philippe Tangi tente de jouer la carte du sérieux, conformément à la volonté de son parti de développer une ligne de compromis lors de cette nouvelle législature, en raison d’un nombre de députés sans précédent et d’un problème de confiance en le RN. .
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