Laurent Guimier avant le début de l’émission politique “Elysée 2022”, sur France 2, à Saint-Denis, le 10 février 2022. THOMAS KOEX / AFP
Le vote s’annonçait massif, le résultat est sans appel. A la question : « Faites-vous confiance à Laurent Guimier pour mener l’information de France Télévisions ? », a répondu jeudi 30 juin la rédaction de France 2, France 3 (nationale) et franceinfo (TV et web), non à 80 % (79,52 % de vrais). Le mouvement de contestation des éditeurs de l’audiovisuel public, initié il y a une semaine, s’avère sans nuances pour leur leader.
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Le principe de ce vote de défiance a été fixé à partir du 23 juin et d’une semaine marquée par deux assemblées générales. La première, lundi 19, a été convoquée après la visite d’Emmanuel Macron à Kyiv. Alors que deux journalistes travaillant pour France Télévisions (mais non intégrés à la rédaction), Mohamed Bouhafsi de l’émission « C à vous » (France 5) et Guy Lagache, auteur du documentaire « Le président des Nations unies, l’Europe et la guerre », diffusée le 30 juin, sur France 2, étaient en route, les rédactions parisiennes avaient appris l’information très tardivement. Au point de se sentir floué, d’autant que TF1, BFM-TV ou encore Le Figaro et Le Monde étaient du voyage. “C’était un nouvel échec”, témoigne un journaliste, pour qui la circulation de l’information entre le niveau de la direction et celui de la rédaction, chroniquement défaillante, a révélé ses ultimes limites dans cette affaire. Le manque d’implication du service information de France Télévisions dans l’obtention d’exclusivités publicitaires de ce type est également questionné.
CDD non renouvelé
Venant s’expliquer devant ses troupes (“Certains ne l’ont jamais vu depuis deux ans qu’il est en service”, assure le chef de service), Laurent Guimieux, interpellé par le manque d’effectifs, a assuré qu’il n’y avait rien à faire Je m’inquiète de. Le lendemain, cependant, les chefs de service ont été prévenus que cinq contrats à durée déterminée ne seraient pas renouvelés cet été. Une nouvelle assemblée générale a alors été convoquée, qui a massivement accepté le principe de la proposition votée jeudi. L’annonce que les nouvelles d’été comporteraient des répétitions d’histoires intemporelles de l’année a ajouté encore plus d’horreur. “Nous avons l’impression que la seule boussole est la réduction des effectifs”, a déclaré un journaliste exaspéré. L’ancien directeur général adjoint d’Europe 1 et ancien directeur de franceinfo s’est refusé à tout commentaire pour le moment.
Déjà en janvier, se souvient un membre de la Société des journalistes de France 2, le projet d’un vote de défiance contre Laurent Guimieux avait germé, lorsqu’il apparaissait que le programme politique “Elysée 2022”, qu’il présente en compagnie de Léa Salame, glissait. “Mais personne n’a voulu jouer avec le feu pendant la campagne électorale”, explique-t-il, et l’idée a été mise de côté.
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