Les fabricants ne pourront plus utiliser des termes liés à la viande pour désigner des produits à base de plantes. Un texte attendu depuis plusieurs années par les filières de l’élevage.
Les produits à base de protéines végétales ne seront bientôt plus appelés “steak”, “bacon” ou encore “saucisse”, selon un décret paru jeudi au Journal officiel, très attendu et salué par le secteur de l’élevage.
“Il ne sera pas possible d’utiliser la terminologie propre aux secteurs traditionnellement associés à la viande et au poisson pour désigner des produits qui n’appartiennent pas au règne animal”, précise le texte.
Le décret, qui entrera en vigueur le 1er octobre 2022, autorise cependant la mise sur le marché des “aliments produits ou étiquetés” avant cette date jusqu’au 31 décembre 2023 au plus tard.
Le texte est attendu “depuis plusieurs années” et représente “une étape essentielle en faveur de la transparence de l’information des consommateurs ainsi que de la préservation de nos produits et savoir-faire”, s’est félicité Jean-François Guijard, président d’Interbev, le association interprofessionnelle des bovins et de la viande .
Uniquement pour les produits fabriqués en France
De la Fédération nationale des syndicats d’agriculteurs (FNSEA) aux professionnels de la volaille, tous les grands syndicats du secteur de l’élevage saluent ce texte mais demandent au gouvernement “de porter le dossier à Bruxelles pour étendre le champ d’application à tous les produits, quelle que soit leur origine”. “, indique un communiqué de presse commun.
Le décret publié précise que les produits « légalement produits ou mis sur le marché dans un autre État membre de l’Union européenne ou en Turquie, ou légalement produits dans un autre pays partie à l’accord sur l’Espace économique européen, ne sont pas soumis à la exigences du présent décret” .
Les professionnels de la filière porcine estiment que ce décret n’est qu'”une première étape dans la protection des dénominations traditionnelles des recettes à base de viande” en France et qu’il faudra “étendre cette mesure au niveau européen”.
Position “conservatrice”
L’Inter-Professional Pork Industry estime également que la loi devrait également “protéger les noms d’animaux des aliments synthétiques artificiels”, c’est-à-dire
A l’inverse, l’Observatoire national de l’alimentation végétale (Onav) regrette que le décret « place la France dans une position conservatrice, face aux problèmes actuels et à la politique européenne sur ces questions ».
Au sein de l’Union européenne, il est permis d’étiqueter les produits végétaux avec des termes traditionnellement réservés à la viande animale, à l’exception des produits fabriqués à partir de lait animal. Par exemple, il n’est pas possible d’utiliser le mot « yaourt » ou « fromage » pour imiter un légume.
Le décret définit également la teneur maximale en protéines végétales autorisée pour conserver les appellations issues du code d’usage des viandes, pour les aliments d’origine animale, mais contenant une partie de protéines végétales.
Ainsi, un steak haché peut continuer à être appelé steak, à condition que la teneur en protéines végétales ne dépasse pas 7%. Un pourcentage qui passe à 3 % pour le hot-dog, 1 % pour le boudin noir ou le saucisson sec et 0,5 % pour le bacon ou le lardon.
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