France

L’électricité grâce aux vagues, une “première mondiale” en Bretagne

Ifremer, Olivier Dugornay Installation du prototype Dikwe sur le site d’essais du port de Brest.

INNOVATION – La production d’électricité à l’aide de l’énergie des vagues est le concept de l’énergie des vagues. Un prototype de brise-lames équipé d’un système houlomoteur a été présenté ce jeudi 7 juillet, près de Brest, par le groupe de construction Legendre, l’entreprise spécialisée dans les énergies marines renouvelables Geps Techno et l’Ifremer.

“L’objectif est d’allier protection du port ou du littoral et production d’énergie”, a expliqué à l’AFP Vincent Legendre, président du directoire du groupe breton Legendre, évoquant des “premières mondiales”.

AFPGraphique montrant le projet de barrage de Dikwe produisant de l’électricité par transformation de l’énergie des vagues, développé par le groupement technologique Legendre, Ifremer et GPES

Le principe est d’équiper un brise-lames portuaire ou côtier, existant ou neuf, d’un volet oscillant pour convertir la force des vagues et les turbulences en électricité. L’obturateur permet également d’absorber la force produite par l’impact des vagues.

“C’est la première fois, à ma connaissance, qu’il y aura un système intégré de brise-lames incluant un dispositif de récupération de l’énergie des vagues”, a assuré François Houllier, directeur général de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).

60% d’énergie des vagues

Après des essais dans le bassin, le prototype du brise-lames “à énergie positive”, baptisé Dikwe, a été immergé pour des essais plus larges dans le port de Brest, sur le site d’essais en mer de l’Ifremer, à Sainte-Anne-du Portzic. “Jusqu’à présent, nous sommes très satisfaits du comportement en traînée et de la réalisation du prototype”, a déclaré Quentin Henry, chef de projet pour le groupe Legendre.

Le dispositif testé, qui comprend des capteurs pour mesurer la force des vagues, la production d’énergie et la résistance des ouvrages, est soutenu par l’Ademe et les régions Bretagne et Pays de la Loire. Il a été lancé en 2020.

Dans un premier temps, un prototype à l’échelle 1/15 a été testé dans le Bassin à Vagues de Brest. Selon les premiers calculs, l’appareil capte jusqu’à 60 % de l’énergie des vagues.

Le prototype, installé dans le port de Brest, à l’échelle 1/4, mesure près de 4,5 mètres de haut et de large et 6 mètres de profondeur. C’est une sorte de boîte métallique munie d’un côté d’un couvercle oscillant. Son prix, entre la recherche, la conception et l’installation, est d’environ un million d’euros.

La troisième étape du projet, prévue en 2024, consistera à réaliser des tests grandeur nature. Le prototype de barrage, cette fois en béton, pourra produire de l’ordre de mégawatts.

Le potentiel de déploiement de ce type de système est principalement concentré en France sur la façade atlantique. D’autres secteurs comme Brest pourraient reprendre le barrage pour la production d’électricité à l’avenir. C’est le cas de Cherbourg ou du Pays basque qui sont des lieux à fort potentiel.

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