France

Protection de la jeunesse L’intérêt supérieur de l’enfant doit primer, selon la loi 15, adoptée à l’unanimité

(Québec) L’intérêt de l’enfant doit toujours primer sur toute autre considération, y compris celle de ses parents, selon le projet de loi 15, adopté à l’unanimité jeudi à l’Assemblée nationale.

Publié hier à 15:44

Jocelyn ReacherLa Presse Canadienne

Le projet de loi 15, piloté par le ministre Lionel Carmant, présente la réforme tant attendue du Service de la protection de la jeunesse (DPJ), devenu important après le décès de la petite fille de Granby, enfant martyre décédée en 2019 après des abus, malgré sa notoriété. du DYP.

Le maintien à tout prix d’un enfant dans sa famille biologique, même s’il est maltraité ou négligé, ne sera donc plus une priorité absolue pour les autorités dans le cadre de la nouvelle loi qui modifie l’approche législative en la matière.

La stabilité à offrir à l’enfant dans les meilleurs délais lorsqu’un problème est identifié devient une priorité pour le gouvernement, supprimant le principe de l’autorité parentale inscrit dans l’ancienne loi lors de la prise de décision, qu’il s’agisse d’intervenants, de travailleurs sociaux ou de juges appelés à trancher quel sort réserver aux enfants délaissés, agressés ou maltraités.

La primauté de l’intérêt de l’enfant apparaît dans le préambule de la nouvelle loi.

Trop souvent, ceux qui se disent enfants DPJ sont amenés à faire des allers-retours constants entre leur famille biologique et une ou plusieurs familles d’accueil. Cette instabilité peut laisser des traces, trop de déplacements sont peu susceptibles de favoriser des liens de confiance et d’affection entre l’enfant et les adultes qui s’en occupent.

Auparavant, la loi stipulait que toute décision devait “viser au maintien de l’enfant dans son milieu familial”.

L’objectif du Québec est donc d’offrir à ces enfants un milieu de vie permanent et stable, même s’il est hors de la famille.

Mais malgré ce nouveau cadre législatif, la situation dans son ensemble est loin d’être réglée quand on sait que le nombre de signalements ne cesse d’augmenter et qu’on constate une importante pénurie de travailleurs disposés à travailler au DPJ.

Le projet de loi 15 met en œuvre la plupart des recommandations formulées dans le rapport préparé par le Comité Laurent, chargé de conseiller le gouvernement sur les orientations à donner au nouveau cadre législatif. Il était présidé par Régine Laurent, ancienne présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers, FIQ.

La loi assouplit également les règles de confidentialité. Le partage d’informations personnelles sur l’enfant entre différents pays sera désormais autorisé. “Pour moi, ce changement n’est pas négociable. Trop de familles ont été brisées à cause de cette idée. Je n’en veux pas plus », a commenté le ministre Carmant dans son discours de clôture avant le vote final.

Si un enfant est maltraité à la maison, ce fait doit également être pris en compte lors de la prise de décision. “Des mesures doivent être prises immédiatement si une telle chose est découverte”, a déclaré le ministre. Une formation sera également offerte à tous les intervenants pour détecter l’exposition des enfants à la violence parentale.

Les jeunes placés en famille d’accueil depuis plusieurs années seront également mieux préparés à l’approche de l’âge adulte. De 18 à 25 ans, ils seront informés des services publics auxquels ils auront droit. Pour le moment, ils sont seuls.

Tout enfant qui se retrouve devant un tribunal aura le droit d’être représenté par un avocat.

Québec a officiellement créé le poste de directeur national de la protection de la jeunesse. Depuis mars 2021, le poste est occupé par Catherine Lemay.

Dans les rangs de l’opposition, nous avons applaudi et loué le travail du ministre. La porte-parole libérale Kathleen Weil a qualifié la loi de “pas de géant” vers une meilleure protection des enfants vulnérables.

La porte-parole du PQ, Veronica Hivon, s’est félicitée du fait que désormais l’État devrait non seulement s’efforcer mais aussi “offrir” une meilleure stabilité aux enfants du DPJ et faciliter leur passage à l’âge adulte.

Cependant, parmi les réserves exprimées par l’opposition, il y a un manque d’attention du gouvernement aux revendications des aborigènes, qui voulaient plus d’autonomie dans ce domaine.