Le buteur de sa génération, et peut-être de toute l’histoire de la LNH, n’est plus. L’ancien joueur de hockey Michael Bossi est décédé à l’âge de 65 ans d’un cancer du poumon. Il est mort chez lui, entouré de ses proches.
Posté à 20h09
Presse Simon-Olivier Lorange
Vainqueur de quatre coupes Stanley avec les Islanders de New York, le Québec détient toujours le record de la LNH pour le plus grand nombre moyen de buts en carrière par match (minimum 500 matchs).
Des blessures au dos l’ont forcé à prendre sa retraite à l’âge de 30 ans. Cependant, bien qu’il soit limité à 752 matchs cette saison, il a quand même trouvé le moyen de marquer 573 buts. Il a ajouté 85 autres en 129 matchs éliminatoires.
Né le 22 janvier 1957 à Montréal, Bossi, comme plusieurs jeunes garçons de sa génération, a développé dès son plus jeune âge le goût du hockey. Un de ses 10 frères et sœurs, le petit Michael fait ses premiers pas sur la glace que son père entretient dans la cour arrière de la maison familiale du quartier Ahuncic. Il n’a que six ans lorsqu’il impressionne les curieux qui le voient grandir sur les patinoires de la paroisse Saint Alphonse.
Après avoir gravi les échelons du hockey junior, il a débuté sa carrière juvénile avec le National de Laval dans la LHJMQ. Depuis un peu plus de quatre saisons, il a une domination incontestée sur la piste au Québec, récoltant 532 points en 263 matchs. Ce sont avant tout ses 309 buts imaginatifs : plus de 40 ans après la fin de sa carrière junior, le record de Bossi n’a jamais été battu. Aucun joueur d’une autre ligue canadienne ne s’en est même rapproché.
De Montréal à Long Island
Bien qu’il ait grandi en admirant les Red Wings de Détroit, le jeune homme idéalement bilingue semblait une perspective naturelle pour les Canadiens de Montréal. Lors du repêchage de 1977, Hubbs, qui venait de remporter deux coupes Stanley consécutives, a choisi Mark Napier. Jugé trop fragile et pas assez combatif par plusieurs équipes de la LNH, Bossi a attendu le 15e pour entendre son nom.
Les Islanders de New York ont fait leur choix au premier tour car, écrit le New York Times dans un portrait réalisé quelques années plus tard, « ils ont besoin de buts ».
C’est exactement ce que le Québécois leur a donné depuis ses débuts professionnels. Il a marqué 53 buts lors de sa première saison, ce qui lui a valu le titre de recrue de l’année.
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Michael Bossi a célébré son troisième but dans le match avec son coéquipier Brian Trotty lors du match 6 de la série de la Coupe Stanley entre les Bruins et les Islanders en mai 1983.
La saison suivante, ses 69 buts font de lui le meilleur marqueur de la LNH. A l’époque, seul Phil Esposito avait fait mieux en une saison (76 buts en 1970-1971).
Tout d’abord, à Long Island, Bossi rejoint une équipe qui est au cœur de l’ascension fulgurante. Avec Brian Trottier, Dennis Potwin, Clark Gillis et Billy Smith, entre autres, les insulaires étaient déjà une force avec laquelle il fallait compter lorsqu’ils ont accueilli l’indépendant à la fin des années 1970.
En 1979-1980, alors que le presque invincible Canadien de Montréal commençait à perdre des plumes, les insulaires ne rataient pas leur chance de prendre le dessus. Ils ont ensuite remporté la première de quatre coupes Stanley consécutives, soit une de moins que le record absolu de cinq détenu par les Canadiens de Maurice Richard de 1956 à 1960.
Bossi ne s’est jamais arrêté : en 1980-1981, il a égalé la marque de Rocket, marquant 50 buts en 50 matchs. Et c’est lui qui a inscrit les buts victorieux qui ont offert la coupe à son équipe en 1982 et 1983. A ce jour, aucun joueur n’a réussi cet exploit deux années de suite.
Cependant, les problèmes de dos le ralentissent sérieusement. Au point où, après n’avoir inscrit que 38 buts en 1986-1987, il est contraint d’annoncer sa retraite à 30 ans, au terme d’une carrière limitée à 10 saisons.
Durant son règne, il fut le meilleur producteur de la chaîne, suivi du jeune Wayne Gretsky. Les deux partagent encore aujourd’hui le record de neuf saisons avec 50 buts ou plus.
Médias
Après sa retraite, Bossi a occupé toutes sortes d’emplois. Il se lance en affaires avec son agent de l’époque, feu Pierre Lacroix, puis travaille plus particulièrement pour l’équipementier Titan et le fabricant de croustilles Humpty Dumpty. Doué d’un sens de l’humour affirmé et d’autodérision, il apparaît seul dans les publicités de l’entreprise.
Dans les années 90, il a commencé une carrière médiatique, ce qui en a fait un favori encore plus grand du public. Après avoir participé à des matchs des Nordiques de Québec, il se tourne vers la radio commerciale. Chez CKOI, il se joint à l’équipe de Richard Z. Sirois aux Midis fous en 1992, puis devient en 1994 chroniqueur pour la célèbre émission matinale Yé trop de bonneheure, animée à l’époque par Normand Bratwate.
Il a travaillé avec les insulaires pendant un certain temps au milieu des années 2000, mais est rapidement revenu pour toujours dans le monde des médias.
En 2014, il rejoint le réseau MSG, et l’année suivante il fait le saut à TVA Sports, où il travaille comme analyste jusqu’à ce que la maladie l’oblige à quitter les ondes en 2021.
“Je peux vous assurer que j’ai l’intention de me battre avec toute la détermination et toute la ferveur dont vous m’avez vu faire preuve sur la glace et dans mon jeu”, a-t-il écrit dans une lettre à son auditoire. La même détermination qui m’a aidé à réaliser mes rêves et à marquer des buts, celle qui m’a amené au sommet de mon sport lorsque je patinais encore. »
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