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Ottawa n’en fait pas assez pour donner accès aux prestations aux plus vulnérables

Ces populations sont, pour diverses raisons, plus difficiles à rejoindre que la plupart des Canadiens. Pourtant, ce sont souvent eux qui ont le plus besoin des prestations de réduction de la pauvreté du gouvernement fédéral, comme les allocations pour enfants au Canada, le Supplément de revenu garanti, les prestations aux travailleurs au Canada et le Bon de formation canadien.

Mais ils peuvent rencontrer plusieurs obstacles lorsqu’ils tentent d’y accéder :

  • un faible niveau d’alphabétisation ou une incapacité à communiquer dans l’une des langues officielles du Canada;

  • situation géographique ou éloignement;

  • l’obligation de produire une déclaration de revenus pour avoir accès aux prestations;

  • le processus complexe de demande de certains avantages ;

  • l’obligation de fournir des informations d’identification ou des documents supplémentaires, tels qu’un numéro de sécurité sociale ;

  • accès limité aux services financiers (comme un compte bancaire sur lequel les prestations peuvent être déposées automatiquement).

La vérificatrice générale (VG) reconnaît que depuis 2018, l’Agence du revenu du Canada et Emploi et Développement social Canada ont travaillé plus fort pour faire connaître ces prestations à ceux qui en ont le plus besoin.

Les agences fédérales ont mis en œuvre un large éventail de stratégies et d’initiatives de promotion visant à encourager les gens à demander les prestations auxquelles ils peuvent avoir droit, selon le rapport.

Ottawa surestime le succès de ses efforts

Mais l’auditeur en chef de VG affirme que le gouvernement fédéral surestime le succès de ses efforts. Le gouvernement estime qu’en général, une grande partie de la population à faible revenu reçoit une aide à la réduction de la pauvreté.

Mais au lieu de cela, Karen Hogan constate qu’Ottawa n’a pas un aperçu précis et complet des groupes de personnes qui ne reçoivent pas les prestations auxquelles ils pourraient avoir droit.

Les évaluations gouvernementales en particulier ne tiennent pas compte des personnes qui n’ont pas produit de déclaration de revenus, une exigence pour recevoir la plupart des avantages.

Le Ministère et l’Agence avaient peu de preuves que leurs activités accrues sur le terrain avaient entraîné une utilisation accrue des prestations par les personnes difficiles à joindre.

“En conséquence, ces organisations ne parviennent pas à améliorer la vie des personnes et des familles qui pourraient avoir le plus besoin de ces avantages. »

– Citation de Karen Hogan, vérificatrice générale du Canada

En fait, la vérificatrice générale a constaté que le gouvernement n’avait tout simplement pas élaboré de mesures pour évaluer l’impact des activités sur le terrain.

Par conséquent, le gouvernement est parfois incapable de démontrer que l’argent dépensé a servi à quoi que ce soit.

Plus de 18 millions de dollars seraient dépensés pour des activités de sensibilisation ciblées au cours de l’exercice 2020-2021, estime l’auditeur de l’AG, sans savoir s’il y a de vrais résultats.

Recommandations

La vérificatrice générale fait plusieurs recommandations à l’Agence du revenu du Canada et à l’Agence de l’emploi et du développement social du Canada, notamment :

  • établir un processus commun pour hiérarchiser, planifier, surveiller et rendre compte afin d’améliorer la façon dont ils mesurent l’utilisation des avantages ;
  • définir et mettre en œuvre des mesures cohérentes de mise en œuvre axées sur les résultats pour les activités de terrain ciblant les groupes de population difficiles à atteindre ;
  • travailler ensemble pour établir un service client homogène et cohérent afin de répondre aux besoins des personnes qui ont besoin d’un niveau élevé d’assistance pour accéder aux avantages.

Toutes les recommandations ont été acceptées par le gouvernement fédéral.

L’audit met en lumière un défi sur lequel nous travaillons depuis des années, a admis la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould, lors d’un point de presse.

Nous reconnaissons que certains Canadiens, en particulier les plus vulnérables, sont toujours confrontés à des obstacles pour accéder aux services et aux prestations du gouvernement pour diverses raisons : ils n’apparaissent pas dans nos bases de données administratives, ne produisent pas de déclaration de revenus et ne sont pas reflétés dans le recensement.

« Mais nous devons faire plus pour rejoindre tous les Canadiens, où qu’ils soient. »

– Citation de Karina Gould, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social

En particulier, le gouvernement fédéral prévoit d’élargir et de renforcer son initiative pour servir tous les Canadiens, mise en œuvre en 2020, en permettant aux communautés et aux organisations de référer les citoyens à Service Canada qui pourraient avoir besoin d’aide pour accéder aux prestations de ceux qui y ont droit.

Nous voulons que nos services soient les plus faciles et accessibles possible pour les personnes éligibles à nos programmes, a déclaré Diane Lebutilier, ministre du Revenu national, également présente au point de presse.

Par exemple, l’an dernier, plus de 3 400 organismes et 15 000 bénévoles ont aidé plus de 574 000 personnes à remplir et produire leurs déclarations de revenus et de prestations.