France

Favori du second tour, Emmanuel Macron est porté par le « vote de blocage » des électeurs peu enthousiastes à son projet

Lors d’une manifestation contre l’extrême droite à Paris le 16 avril 2022. JULIEN MUGE POUR LE « MONDE »

A quatre jours du second tour de l’élection présidentielle du dimanche 24 avril, Emmanuel Macron fait toujours figure de favori. L’écart entre Marin Le Pen, candidat d’extrême droite, se creuse (56% contre 44% des suffrages, une progression de 2 points en deux semaines), et la sécurité du vote est très forte : 93% (89% ).pour Marin Le Pen).

Cependant, il faut faire attention. Il y a, en effet, plusieurs difficultés pour le président sortant. Premièrement, l’extrême droite n’a jamais été aussi forte. Ses trois candidats (Marine Le Pen, Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Ainyan) ont recueilli plus de 32 % des suffrages au premier tour. Jamais le candidat du Rassemblement national (RN) n’avait été testé aussi haut à quelques jours du second tour. Il y a cinq ans, M. Macron lui faisait déjà face ; elle était alors créditée de 41% des intentions de vote. Au final, même après un débat catastrophique, Marin Le Pen recueille 33,9% des suffrages.

Un autre risque pour le président sortant est d’être réélu “faute de mieux” et de l’emporter car les électeurs se mobilisent contre Mme Le Pen sans coller au projet macroniste.

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Tels sont les principaux enseignements de la dixième vague de l’enquête électorale menée par Ipsos-Sopra Steria, en partenariat avec le Centre d’études politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde.

La force de notre panel est son amplitude puisque l’échantillon utilisé est de 12 706 personnes. Les intentions de vote sont calculées par les répondants « sûrs de voter, qui ont déclaré leur intention de voter », c’est-à-dire. 7 563 personnes. Résultat : la marge d’erreur est très faible (plus ou moins 1,1 point). Le scrutin s’est déroulé du 15 au 18 avril, soit avant le débat de l’entre-deux tours du 20 avril.

Les signaux de Macron aux électeurs de gauche

Une nouvelle campagne pour le chef de l’Etat a débuté dès le premier tour. Sur la forme : alors qu’il paraissait lointain, il multiplie désormais les déplacements, allant à la rencontre des Français dans des régions qui lui sont défavorables, notamment les forteresses en patchwork du Pas-de-Calais ou les bastions mélanchoniques de Marseille.

En substance : il a envoyé plusieurs signaux aux électeurs de gauche et aux écologistes. Lors de son discours à Marseille le 16 avril, il a parlé, comme Jean-Luc Melanchon, de “planification environnementale” et même “pour l’avenir commun”, du nom du programme des insoumis. Il s’agit de faire des promesses à l’électorat de gauche, déçu par son premier quinquennat et très en colère contre lui.

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