France

Président français Discussions animées entre Macron et Le Pen sur la Russie pendant le débat

(Paris) Échanges vifs dès les premières minutes : le débat télévisé entre les deux finalistes de l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, a donné lieu à de violents affrontements mercredi soir, notamment sur la Russie et l’Union européenne.

Publié à 15h33 Mis à jour à 16h21

Marine PENNETIER au service politique de l’Agence France-Presse

Après avoir échangé une rapide poignée de main et un bref sourire à leur arrivée sur le plateau de TF1 et de France 2, le président centriste et le candidat d’extrême droite (Assemblée nationale) ont rapidement lancé la première action militaire, Mme Le Pen s’est attaquée au bilan d’Emmanuel Macron. , qu’elle juge mauvais, ce dernier accusant son rival de proposer un programme qui n’a “ni queue ni tête”.

Concernant le pouvoir d’achat, qui est une préoccupation majeure des Français, les deux candidats sont en désaccord sur l’effet des mesures prises sur cinq ans et sur les mesures à venir dans leur programme électoral, en échange, accompagné de nombreux chiffres différents.

“Je vous ai entendu, vous et votre gouvernement, vous réjouir que vous ayez augmenté le pouvoir d’achat des Français. J’ai seulement vu les Français me dire qu’ils n’en sont plus capables, qu’ils n’arrivent plus à joindre les deux bouts”, a-t-elle déclaré. . Le Pen, autrefois, ironie du sort, “Mozart de la Finance” avec “l’équilibre économique, qui est très mauvais” et “l’équilibre social, qui est encore pire”.

Le ton entre les deux ennemis est monté à l’évocation du conflit qui fait rage en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février.

“Je pense que vous avez été l’un des premiers hommes politiques européens en 2014 à reconnaître le résultat de l’annexion de la Crimée”, a dénoncé Macron, faisant référence à l’annexion non reconnue par la communauté de la péninsule ukrainienne via Moscou.

“conspiration”

– Pourquoi fais-tu ça? […] Parce que vous dépendez du gouvernement russe et vous dépendez de M. Poutine », a-t-il ajouté, faisant allusion à un prêt de 9 millions d’euros contracté en 2017 par le parti d’extrême droite de Mme Le Pen auprès d’une banque russe.

“Je suis une femme absolument et totalement libre”, a déclaré sa rivale, affirmant qu’aucune banque française ne lui avait prêté d’argent à l’époque et qu’elle n’avait “d’autre dépendance que de rembourser son emprunt”.

“Je soutiens une Ukraine libre qui n’est pas subordonnée aux Etats-Unis, à l’Union européenne ou à la Russie, c’est ma position”, a-t-elle ajouté.

La fureur des échanges s’est poursuivie sur la question de l’Union européenne, Mme Le Pen démentant les accusations selon lesquelles elle souhaiterait toujours retirer la France du bloc.

“Je veux changer cette organisation européenne, mais Monsieur Macron, je ne pensais pas que vous alliez être dans un complot, je ne veux pas m’en sortir”, a plaisanté le candidat. “Vous n’êtes pas au courant, votre projet, quand on revient brique par brique, est un projet qui ne dit pas son nom, mais consiste à sortir de l’Europe”, a déclaré M. Macron.

Ce duel est une réédition de celui de 2017, et certains électeurs de gauche, notamment ceux qui ont voté pour le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, sont méfiants ou tentés de s’abstenir.

Le débat ne perturbe généralement pas la dynamique des intentions de vote. Mais elle pourrait cette fois remobiliser certains électorats et “déplacer plus de suffrages qu’on ne l’a observé depuis le début de la Ve République” en 1958, selon Bryce Teinturier, directeur général adjoint de l’Institut sociologique Ipsos.

De nombreuses divergences

Marin Le Pen “joue sur la proximité avec les sentiments des gens, quitte à avoir l’air simple, et Emmanuel Macron” le ramène à la réalité, quitte à avoir l’air infecté d’arrogance et à donner une leçon “, a déclaré la politologue Chloé Moren sur Twitter. .

A quatre jours du second tour, les enquêtes d’opinion favorisent systématiquement le président sortant par 54 à 56,5% des suffrages, de 43,5% à 46% pour le candidat d’extrême droite. Différence bien plus importante qu’en 2017, lorsque Macron avait obtenu 66 % des voix.

Il y a cinq ans, Mme Le Pen sombra en direct devant 16,5 millions de téléspectateurs lors du débat, l’air agressive et mal préparée face à une jeune candidate, alors inconnue, calme et maîtresse de ses dossiers.

Mais elle a patiemment escaladé la pente, travaillé ses dossiers, adouci son image et préparé intensivement le débat. Le président sortant n’a plus l’avantage de la fraîcheur et doit défendre les résultats d’un quinquennat décrié.

Hormis les questions internationales, les deux candidats diffèrent sur presque tout : des retraites à l’environnement. Emmanuel Macron a accusé Mme Le Pen d’être “sceptique sur le climat”, et cette dernière lui a répondu qu’il était “hypocrite sur le climat”.

Dans un effort pour élargir leur base électorale, les deux candidats ont modifié certaines de leurs principales propositions ces derniers jours : l’interdiction du port du voile en public n’est plus une priorité pour Marin Le Pen, la retraite sera portée à 64 ans au lieu de 65 ans. a proposé à Emmanuel Macron, qui a également promis, en geste aux électeurs de protéger l’environnement, un Premier ministre “directement responsable de la planification environnementale”.