Déjà au sommet des 20 dernières années, la part des bureaux vacants au centre de Montréal ne cesse de croître, révèle une étude.
Posté à 18h00
André Dubuque La Presse
Dans le pire des cas, la baisse d’attractivité du centre-ville pour les travailleurs des services contribuera à vider l’équivalent de 11 gratte-ciel comme Place Ville Marie, selon un document rendu public vendredi par la Commission de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).
Cette étude conclut la précédente du 25 février, qui portait sur les nouveaux modes d’organisation du travail et de la consommation en centre-ville. Cela s’applique en particulier à la gestion des bureaux redondants.
Sans tenir compte d’autres facteurs, la partie centrale de la ville disposera d’un surplus de bureaux de 107 550 mètres carrés (ou 11,4 millions de pieds carrés). Le pourcentage de postes vacants dans le centre, qui est actuellement à 15,8 %, son plus haut niveau en 20 ans, pourrait grimper à 21 %. Avant la pandémie, le taux n’était que de 5,4 %.
Le centre a été touché des deux côtés
Premièrement, la popularité du télétravail affecte la demande d’espaces de bureaux dans le centre-ville. “D’ici 2022, l’adoption de modèles de travail hybrides réduira de 19 à 25% le nombre de travailleurs présents quotidiennement dans le centre-ville”, lit-on dans le document, qui s’inspire notamment d’une étude menée auprès de 255 start-up et PME.
Le choc potentiel sur la demande de bureaux est susceptible de s’étaler dans le temps, car environ 7% des baux expirent chaque année, a-t-il déclaré.
Un double malheur, dans cette crise de la demande, le centre-ville verra la livraison de nouvelles tours de bureaux dans la même période, ce qui ajoutera au total 147 000 mètres carrés (ou 1,58 million de pieds²) à l’inventaire. . Entre autres choses, le nouveau siège social de la Banque nationale est à l’étude.
Toutefois, la CCMM est convaincue que la réalité sera moins dramatique à mesure que Montréal attire les investissements étrangers et que certaines entreprises du centre-ville se développent. Cependant, les immeubles de bureaux plus anciens, dits de catégorie B et C, seront touchés.
Pour limiter les dégâts à court et moyen terme, la Chambre est proactive et propose Espaces et cie, un marché virtuel qui facilitera la collaboration entre les entreprises ayant des bureaux redondants et les entreprises à la recherche de bureaux, notamment les PME et les onduleurs émergents. L’objectif est de “s’appuyer sur les avantages compétitifs du centre-ville, tels que le prestige et son accessibilité aux transports en commun et de redynamiser les espaces de travail”, indique l’étude.
Ressemble à “sauver-qui-peut”
Au premier trimestre 2022, les grandes entreprises n’ont pas hésité à restituer de grandes surfaces en sous-location, note l’agence immobilière CBRE dans son dernier rapport sur l’état du marché en centre-ville. L’équivalent de deux tours comme le 1000 de la Gauchetière sont actuellement offerts en sous-location dans le quartier des affaires. La Banque Laurentienne, de plus en plus gérée par Toronto, a libéré 10 800 m (ou 116 000 pi) pour sous-louer le 1 360 boulevard René-Lévesque Ouest. Autre exemple, Shopify d’Ottawa a cédé 11 350 m2 (ou 122 000 pi²) d’espace de bureau à louer au 525, avenue Viger Ouest. “Plusieurs grands bureaux ont été libérés car les entreprises ont tenté de réduire leurs effectifs pour offrir un environnement de travail flexible”, explique CBRE.
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